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Affichage des articles du 2021

Automne

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L'été se meurt ; Revient l'automne Chaussé de rouge et vêtu d'or. Une saison nous abandonne Chassée par l'autre sans remord. Les récoltes sont aux greniers Et bien au loin les hirondelles. Les raisins au fond des paniers Seront tantôt mis en bouteilles. Un bûcheron coupe du bois Qu'il empile sous la fenêtre. Bientôt les matins seront froids Sous les portes le vent pénètre. Le brouillard baigne la vallée La noyant de sa pâle empreinte. Quand viendra la blanche gelée De la terre viendra la plainte. Le berger rentre ses troupeaux Les chiens jouent dans les  chènevières Le ciel est bas sur les hameaux. L'air fume au dessus des rivières

La Duchesse et le Marquis

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Vous voilà, cher Marquis ! Vous avez de l'audace ! J'ai reçu ce matin votre grivois billet Que vous avez confié au révérend Ignace Ami de mon mari, son confesseur privé. Mes hommages, Duchesse ! il est doux de vous voir. Je voulais annoncer ma prochaine visite Par ce tout petit mot et vous faire savoir Qu'à mon cœur vous passez pour être favorite. Aucunement, Marquis, cela ne m’intéresse Le Duc mon époux, me suffit amplement Laissez moi donc aller car je file à confesse Cessez de m'ennuyer avec vos boniments. Mais non, jolie Duchesse, il n'y a plus charmant Que vos seins triomphants et ronds comme la lune, Vos épaules satin, en teinte de lait blanc Et vos fesses dodues, bombées comme une dune. Marquis vous me lassez de toutes vos sottises Dieu que vous êtes lourd ; vous n'êtes qu'un gandin. Vous devriez aller plus souvent à l'église Pour chanter la messe et le credo en latin  Retardée, la duchesse emprunta le chemin Qui menait jusqu&#

Il était une fois

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Il était une fois la plus rose des roses Princesse du jardin et reine de beauté Elle tomba d' amour,  ô délicate chose Vous ne me croirez pas, d'un très vieux jardinier. Entre l'homme et la fleur éclosit une idylle Une histoire qu'on tait, drapée comme un secret ; Un conte, une chanson douce qu'on sait fragile Improbable roman  qui demeura discret. Il passait pour la voir dès le lever du jour. Tel un roi, il faisait d'elle sa favorite Qu'il venait adorer, comme un geste d'amour. Elle était son joyau, sa fiancée insolite. Au pied de son rosier, il versait de l'eau fraîche Aucune des épines  le piquait jamais Les corolles carmin, sur ses pauvres mains rêches Déposaient un parfum grisant qui le charmait. Le vieil homme mourut, en terre fut porté. La rose dépérit en confiant ses pétales Aux ailes de tous vents pour aller déposer Un manteau de velours sur la pierre tombale.